Julien Peltier

Pour qu’un secret devienne un secret, il faut qu’il soit tu, et ensuite seulement, révélé.
 
Julien Peltier était réveillé depuis trente ans quand il commença à peindre. Vous le posez dans un champ, il y reste, il y trouve un bonheur qui s’ouvre sur l’éternel. Il y a des êtres dans lesquels le malheur ne pousse pas. Absent pour cause de génie. Et il emporte en son cœur une parole.
 
C’est le frère rêvé d’une famille recomposée.
 
À l’aune du premier coup de pinceau, Julien déploie tout ce sentiment de l’instant, comme une nappe blanche un jour de fête. Neige fraîche sur neige fraîche, dans le silence, un bruit tonitruant. Doux, les coups sur la porte de l’atelier des Nants. Là où la lumière entre et ne sort jamais.
 
Il cueille un tournesol pour trouver du Jaune dans sa peinture, le saisissant par la fleur, il libère la tige. Lorsqu’il est loin de la nature c’est une petite nuit qui lui vient. 
 

Un jour, quittant l’atelier ayant à faire en ville, j’ai laissé Julien sur une coupe de tronc, assis en face de la rivière. Quand je suis revenu, il n’avait pas fait un pas, prononcé une phrase, ni enlevé son manteau; pour seul changement les quelques feuilles qui étaient tombées alentour. En quelques secondes, il avait tout gagné, comme un jeu de hasard.

Sans demande, plainte ou imagination, il voit, il peint. Mais comment expliquer, faire comprendre ? À tout instant quelque chose vient le secourir, et à travers lui ce qui l’entoure.

Il tenait dans la main un petit bout de bois, son fils y avait gravé leurs initiales côte à côte, il a pleuré.

 
La lumière du jour s’est abstraite, un à un les objets accueillaient l’ombre. Il fallait rentrer. Je n’ai rien dit, comme la plupart du temps. Il n’y avait rien à dire. Il aurait été convenable de dire « … ». C’est triste le convenable. Il a levé les yeux et m’a dit : “Je veux juste peindre”.
 
Ce soir était une chanson, dans la nuit au loin, dans laquelle je me suis égaré. Le titre : “Je n’ai plus de larmes”. J’écris beaucoup de mots et dans ses yeux il n’y en a qu’un. Mais je n’en sais rien.
 
Pas besoin de croire que c’est un Saint, un Sage. Il ne fait qu’être là, mais il voit, intensément tout ce qui se passe devant, aux alentours, il voit avec les oreilles, avec la chaleur, avec l’univers. Il suffit de croire ce qu’il a vu. Parce qu’il l’a vu.
 
Il a vu, il a peint.
 
 
 
Eliott Antoine
album-art

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Le pouvoir de la forme, de la couleur, et de sa fusion

« Peindre et créer est une nécessité impérieuse, j’établis une connexion puissante et salvatrice entre la dimension intérieure qui m’anime et le monde qui m’entoure.

Lorsque je peins, je ressens une légère chaleur, dense et bienveillante comme une couverture de laine que tricotait ma grand-mère.  

Cette densité guide ma main, mon intensité picturale. »

 

Je me sens alors à ma place, en communion, au même titre qu’un chêne enraciné. 

Je crée toujours pour quelqu’un. Pour une personalité avec laquelle je vais tisser ce lien nécessaire qui me permettra de délivrer cette abstraction personnelle, d’entrer en résonance avec son moi intérieur, devenant ainsi la couverture tricotée par un être cher.

Artiste Alchimiste végétal
peintre et traducteur du monde invisible

Le travail commence a l’instant où la personne souhaite un tableau. 

Par le pouvoir de la pensée, de l’intention et du cœur, les lignes de temps m’apparaissent, la matière se disloque, les portails s’ouvrent, et le voyage aux confins des mondes commence.

Jaillissent alors des symboles, des messages, des clés, que j’esquisse de manière fulgurante, au bois de fusain calciné, directement sur mon tableau enduit d’argile. 

Vient ensuite l’agencement des couleurs que j’organise au gré de mon ressenti, des saisons et de la quantité de plantes dont je dispose dans ma bibliothèque aux couleurs.

L’œil de l’humanité est formaté à percevoir le visible, la matière, et a en apprécier subjectivement ses formes et ses couleurs. Voici ce qui s’offre à nous le plus facilement.

Cependant, Il existe un univers d’une riche et intarissable complexité, qui vibre intensément sur des plans différents, beaucoup plus évolués que le monde visible, bien que les choses évoluent. Ce monde de l’invisible  – avec ses mythes et ses énergies, hérités des peuples anciens à la fois bâtisseurs, érudits, alchimistes… – l’univers m’a prêté la possibilité d’en percevoir sa beauté et son intensité, et d’interagir avec lui.

Ce monde secret c’est une branche qui bouge dans une forêt, laquelle se mue silencieusement ; c’est un murmure que l’on entend, une feuille qui s’envole un matin d’hiver où le vent s’est tu. Une idée folle dont vous ignorez la provenance ; un sentiment de déjà vécu ; une vision et un message clairs au premier plan de notre réflexion.

J’ai la chance de pouvoir communiquer avec ces mondes merveilleux.

Avec une responsabilité immense, celle de retranscrire par la peinture, un ensemble de formes ciselées sur le minéral et colorées par la nature, vibrantes, piézoélectriques, et émettrice d’ondes lumineuses et bienfaisantes. 

Dans son éloge de la folie, Érasme écrivait ceci: « C’est bien la pire folie que de vouloir être sage dans un monde de fou ». Alors puisse ma folie jaillir au travers de mes œuvres et émerveiller le cœur des femmes et des hommes.

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Atelier des Nants

 

Forêt d’Hermance – Genève – Suisse

atelier@julienpeltier.com

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© 2024 Julien_peltier

Crédit photographique : Vincent Sastre & Eliott Antoine

Extraits du court-métrage Alchemia réalisé par Stéphane Courbat