Connections et inspirations
Le pouvoir de la forme, de la couleur, et de sa fusion.
Peindre et créer est une nécessité impérieuse pour moi, j’établis une connexion puissante et salvatrice entre mon enfant intérieur et l’univers. Je ressens une légère chaleur, dense et bienveillante comme une couverture de laine que tricotait ma grand-mère.
Cette densité guide ma main, et mon intention dans ma peinture. Je me sens alors, à ma place, en communion, au même titre qu’un chêne enraciné qui est là juste parce qu’il est là.
Je crée toujours pour une personne, avec laquelle je tisse le lien et la connexion pour délivrer cette abstraction personnelle qui entrera en résonance avec son enfant intérieur, devenant ainsi cette couverture tricotée par l’être cher.
Le travail commence à l’instant où la personne affirme vouloir un tableau. Par le pouvoir de la pensée, et de l’intention du cœur, les lignes de temps apparaissent, la matière se disloque, les portails s’ouvrent, et le voyage commence aux confins des mondes. Émergent alors des symboles, des messages, des clés, que j’esquisse de manière fulgurante, au bois de fusain calciné, directement sur mon tableau enduit d’argile. Vient ensuite l’agencement des couleurs que j’organise au gré du ressenti, des saisons, et de la quantité de plantes dont je dispose dans ma bibliothèque aux couleurs.
L’œil de l’humanité est formaté à percevoir le visible, la matière, et à en apprécier subjectivement ses formes et ses couleurs, Car cela s’offre à nous plus facilement. Cependant, Il existe un univers d’une riche et intarissable complexité, qui vibre intensément, qui existe sur des plans différents, beaucoup plus évolués que celui sur lequel notre monde vibre actuellement, bien que les choses évoluent. C’est le monde de l’invisible, avec ses mythes et ses énergies hérités des peuples anciens, à la fois bâtisseurs, astronomes, érudits, alchimistes, hommes et femmes médecins.
L’univers m’a prêté la possibilité d’en percevoir sa beauté et son intensité, et d’interagir avec lui.
C’est une branche qui bouge dans une forêt, qui se mue silencieusement, c’est un murmure que vous entendez, une feuille qui s’envole un matin d’hiver où le vent s’est tue.
Une idée folle dont vous ignorez la provenance.
Un sentiment d’avoir déjà vécu une situation, d’avoir déjà ressenti ou d’avoir déjà vu… une vision, un message, une image claire se forge dans mon esprit.
Je communique avec ces mondes merveilleux, avec une responsabilité immense, celle de retranscrire par la peinture, un ensemble de formes ciselées sur le minéral et colorées par la nature, vibrantes, piézoélectriques, et émettrices d’ondes lumineuses et bienfaisantes.
Dans son éloge de la folie, Érasme écrivait ceci :
« C’est bien la pire folie que de vouloir être sage dans un
monde de fou ».
Alors puisse ma folie jaillir au travers de mes œuvres et émerveiller le cœur des hommes.
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© 2024 Julien_peltier
Crédit photographique : Vincent Sastre & Eliott Antoine
Extraits du court-métrage Alchemia réalisé par Stéphane Courbat
